La nuit où naquit Ronya, le tonnerre grondait sur la montagne. C’était une terrible nuit d’orage. Tous les génies qui hantaient la forêt de Mattis se réfugièrent peureusement dans leurs trous et leurs cachettes. Seules les sylves griffues aimaient l’orage […]
Ronya ignorait que c’étaient des nénuphars, mais elle les observa longuement et se mit à rire à l’idée que les nénuphars existaient.
[…] les yeux commencèrent à s’approcher lentement. Ils se rapprochèrent de plus en plus et elle entendit un murmure de voix. Des voix étrangement vieilles et mornes, qui marmonnaient une sorte de mélopée…
Là, de l’autre côté de l’abîme, il y avait quelqu’un. Un enfant, à peu près aussi grand qu’elle, assis les jambes ballantes au-dessus du gouffre de l’Enfer.
La neige se mit à tomber, le froid s’installa et le givre transforma la forêt de Ronya en un magnifique palais de glace.
Dans la forêt de Mattis, il ne fallait pas avoir peur. On le lui disait depuis qu’elle était toute petite. Elle s’était vraiment exercée à surmonter la peur, mais de temps en temps ça ne marchait pas. Comme en ce moment.
